Fils d’un sabotier et d’une domestique, le futur écrivain, Charles-Louis Philippe, né à Cérilly, est baptisé Louis ; il a une jumelle, Louise.
Tout enfant, il manifeste des qualités intellectuelles qui le signalent aux enseignants.
Atteint de tuberculose à 7 ans, il restera de petite taille et aura la mâchoire abimée.
Comme premier de classe et boursier, il étudie les sciences en classe préparatoire à Moulins et n’est pas admis à Polytechnique mais à Centrale. Il se tourne avec passion vers la littérature grâce à un condisciple en lettres Marcel Ray, devenu son ami.
Il se retrouve à Cérilly, sans travail, décidé à rejoindre Paris. Dans cette sombre période, il rencontre Jean Giraudoux, son jeune voisin, futur écrivain et diplomate. Reçu à un modeste concours de la Préfecture de la Seine (Mairie de Paris), il s’installe dans la capitale. Il voulait écrire des poèmes symbolistes mais c’est dans la prose qu’il réussit.
Il prend le nom de Charles-Louis Philippe, rajoutant Charles (prénom de son père et de son parrain) à Louis. Il est apprécié de Gide et de Claudel ; il participera en 1908 à la création de la Nouvelle Revue Française (Gallimard, aujourd’hui). Il s’entourera d’amis fidèles au-delà de la mort : André Gide, Léon-Paul Fargue, Valéry Larbaud et Marguerite Audoux. Certains formeront le solide « groupe de Carnetin ».
A ses débuts, il écrit trois récits : Quatre histoire de pauvre amour, La Bonne Madeleine et La pauvre Marie, tous de facture très lyrique. Ils sont publiés à compte d’auteur dans plusieurs revues. Il écrira dans plus de 30 revues, souvent comme critique littéraire.
Un écrivain est en train de naître.
Avant d’entrer dans la fiction romanesque il va rendre hommage à sa mère , la « citadelle » de son enfance. De ce fait avec « La Mère et l’Enfant » nous entrons dans une biographie qui couvre les vingt premières années de sa vie (en 1900).
Avec une voix insistante et singulière, il met en scène un souteneur, Bubu de Montparnasse, une jeune femme libre, Marie Donadieu qui fût sa maitresse, Croquignole, un employé de bureau avide d’indépendance.
Pour le journal « Le Matin », il écrira 49 contes.
Mais la « petite ville » (Cérilly) est au cœur d’autres ouvrages : , souvenirs d’enfance et de jeunesse auprès de « Maman », sa mère protectrice, telle « une citadelle »; Le Père Perdrix, son voisin forgeron; Charles Blanchard qui s’inspire de l’enfance de son père, œuvre inachevée.
Dans les Contes du matin, il s’inspire de la vie quotidienne des petites gens. Il rend visible des personnes « invisibles » avec leur vies minuscules.
Il meurt à 35 ans, le 21 décembre 1909, d’une méningite, malgré les soins d’Élie Faure, son ami médecin.