Résumé bio-bibliographique par David Roe
Bio-1

1874  Naissance de Louis et Louise Philippe, à Cérilly : père, Charles, sabotier, mère, Jeanne, journalière. Une demi-sœur, Félicie, atteinte de tuberculose, rejoint la famille en 1880.

1881   Mort de Félicie. Ostéite du maxillaire de Louis.

Il sera toujours de petite taille.

1886   Boursier au nouveau Lycée de Montluçon, il prépare le bac. moderne, scientifique.

1891   Passe en maths spéciales au Lycée de Moulins pour préparer Polytechnique.

1893  Découvre la poésie moderne avec Marcel Ray, de quatre ans plus jeune, élève en lettres.

1894  Echecs à Polytechnique et Centrale. Compose plus de 60 poèmes. Correspondance littéraire avec Ray. Ecrit à Mallarmé et à René Ghil, qui le fait publier dans des revues belges.

Bio-2

1895  Tente sa chance à Paris. Se lie avec les fondateurs d’une revue anarchisante  L’Enclos,   Lumet et Prod’homme. Mois de désœuvrement à Cérilly. Poèmes en prose et projets de contes. Sa sœur épouse un pâtissier de Bourbon l’Archambault.

1896  Entré dans l’administration du Département de la Seine, il ne quittera plus la capitale que pour des vacances d’été à Cérilly. Abandonne la poésie pour la fiction, et les revues belges pour L’Enclos. Pendant les vacances à Cérilly,

il a un nouveau voisin, Jean Giraudoux, alors lycéen. Correspond avec le poète bruxellois Henri Vandeputte (Lettres de Jeunesse, 1911)

1897   Publie à compte d’auteur Quatre Histoires de pauvre amour (Editions de l’Enclos).

1898  La Bonne Madeleine et La Pauvre  Marie  (Bibliothèque artistique et littéraire) : portraits de deux jeunes filles de Cérilly. Commence, sous une forme lyrique, le récit de son enfance, de sa jeunesse et de « la passion maternelle » (premier titre du livre). Aventure avec une jeune prostituée, qui lui donne l’idée d’un roman du trottoir parisien. Correspond avec Jammes, Gide, Giraudoux. Grande amitié avec un collègue Lucien Jean.

1899  L’Enclos disparu, il donne son temps libre à ses romans. Se rapproche de Gide et son cercle (Correspondance Gide-Philippe-famille Philippe, Lyon, 1995.). S’installe sur l’Ile Saint-Louis.

Bio-4

1900  Publie La Mère et l’enfant à ses frais (Ed. de la Plume) : seulement quatre chapitres des neuf qui composent le manuscrit. Connaît un vrai succès d’estime qui lui amène de nouveaux amis, Chanvin, İehl, Marguerite Audoux. Découvre Nietzsche. Premier grand amour, avec Marie, la maîtresse d’un ancien camarade. Commence un roman de la petite ville, Le Père Perdrix.

1901  Bubu de Montparnasse (Ed. de la Revue blanche) est très bien reçu. « Faits divers » dans La Revue Blanche et la revue du groupe de Gide L’Ermitage. Le grand amour ayant mal tourné – Marie est menteuse – il commence une amitié amoureuse avec une veuve alsacienne, Mme Mackenty.

1902 Publie Le Père Perdrix à la fin de l’année. Commence un roman parisien inspiré par la liaison avec Marie. Maurice Barrès l’aide à trouver un emploi moins contraignant : surveiller les étalages du 7e arrondissement.

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1903  Publie 29 chroniques d’actualité dans l’hebdomadaire satirique illustré le Canard Sauvage. Pressenti pour le premier Prix Goncourt, qui va à Force Ennemie  de J.-A. Nau.

1904  Emile Guillaumin, paysan d’Ygrande, publie son premier roman, La Vie d’un Simple, que Philippe accueille avec enthousiasme. Son Marie Donadieu (Fasquelle), roman parisien et « impressionniste », sera moins bien reçu. Le Prix Goncourt ira à un autre ami, Léon Frapié (La Maternelle). Le peintre Charles Guérin illustre un conte, Toi, et fait deux portraits de lui. Un autre ami, Albert Marquet, fait des dessins pour Bubu. (Edition parue seulement en 1958.)

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1905  Ne publie presque rien. Commence  un nouveau roman parisien, Croquignole, sur la vie dans les bureaux de l’administration. Correspond avec Claudel, qui a été frappé par la lecture de Bubu, réédité avec des illustrations de Grandjouan.

1906  Avec les amis de 1900, sa maîtresse Milie, le poète Léon-Paul Fargue, le peintre Francis Jourdain et le journaliste Régis Gignoux, loue une maison à Carnetin près de Lagny, sur la Marne, pour y passer les fins de semaine.

Croquignole (Fasquelle) rate le Goncourt.

Pense à un livre sur son père, qui, tout petit, avait connu la misère. Réticences de l’intéressé.

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1907  Avril : mort subite du père. Commence le livre sur lui. Nouvel ami bourbonnais : Valery Larbaud, ami de Marcel Ray et fils du propriétaire de la source de Saint-Yorre.

1908 Admire avec lucidité le personnage millionnaire et poète, Barnabooth, de Larbaud. Giraudoux le fait entrer au Matin, quotidien à gros tirage. Entre septembre 1908 et septembre 1909, il y publiera 49 contes de grande qualité. Un essai, « Sur les maladies », paraît dans le tout premier numéro de la Nouvelle Revue Française en novembre.

1909 Met de côté le livre sur son père (Charles Blanchard) pour un projet parisien qui reste mystérieux. La mort de sa maîtresse Milie et un nouvel amour, pour l’épouse d’un ami peintre, troublent sa paix intérieure. Sa santé chancelle aussi. Prépare un recueil de ses propres contes, cherche un éditeur pour le premier livre de Marguerite Audoux. Donne un fragment de Charles Blanchard à publier en janvier 1910. Sa dernière maladie surprend tous ses amis : une fièvre tourne à la typhoïde puis à la méningite. Il meurt le 21 décembre, et sa mère l’emmène à Cérilly, où il repose, dans l’ancien cimetière.

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André Gide, Léon-Paul Fargue, Francis Jourdain, Léon Werth, Lucien Jean, Henri Vandeputte, Paul Claudel, Jean Giraudoux (son jeune voisin), Marguerite Audoux (Sancoins) Emile Guillaumin (Ygrande), Valery Larbaud (Vichy) resteront ses amis et admirateurs fidèles au-delà de la mort et permettront l’édition des ouvrages posthumes :

Dans la petite ville (contes – 1910)

Charles Blanchard  (hommage à son père – 1913)

Les Chroniques du Canard Sauvage (faits divers – 1923)

Les Contes du Matin (1916).