Le goût du bon air (n’oublions pas que Paris, dans les années 1900, est en travaux : poussière, bruits, rues impraticables, ….), le plaisir de la détente, et surtout l’envie de partager tout et rien, de se retrouver pour refaire le monde, créer une œuvre littéraire ou artistique parce que l’on est jeune et que l’on aime la vie. Ils ne sont pas les premiers, certes, ils ont perpétué une tradition ancienne, celle des « salons » au XVIIe siècle, puis des « cafés » au XVIIIe siècle mais eux regardent vers l’avenir au tournant du XXe siècle .
Pendant quelques années, ils se sont retrouvés au village de Carnetin. Ce sont ces dimanches qui ont soudé les membres de cette « famille littéraire ». Ils incarnent la jeunesse et ses aspirations.
La maison qu’ils ont louée est toujours là, les vignes n’y sont plus mais la nature a gardé ses droits. La Marne coule dans la vallée, la gare de Lagny-Sur-Marne (Seine et Marne) s’y trouve également. Il fallait grimper pendant 5 ou 6 km à pied avant de rejoindre ce que Léon-Paul Fargue décrit avec humour
« un petit castel de cinéma dont les tourelles étaient à l’envers et la cave au grenier ».
Francis Jourdain, en particulier, a raconté cette aventure dans « Sans Remords ni Rancune » éditions Corrêa Paris (1953). Leurs liens scellés dans l’amitié, le respect mutuel et les affinités de pensée ont perduré jusqu’à la disparition de chacun.